Hector d’Argos texte original

Biographie

Vendredi 26 juin 2009, par Alexis // Biographies des personnages

« Beau combat, commandant, quels sont vos ordres ? »

« Rassemblez les blessés, emprisonnez les amazones restantes, et investissez le navire »

« Commandant, je voulais vous dire que je suis fier d’être sous vos ordres. Vous êtes vraiment un héros. »

« Va maintenant, je vais me reposer un peu. »

Exténué, l’esprit encore embrumé par la rage des combats, Hector s’étend sur la plage. Il est alors emporté par ses souvenirs, son enfance, et tout son passé remonte à la surface…

Je suis Hector fils de Télémaque, né à Argos il y a de cela vingt-six ans. Fils cadet de l’amiral d’Argos, j’ai été élevé durement pour devenir un commandant de marine. Mon père était un amiral respecté et pour la gloire de notre famille il m’a fait suivre une éducation spartiate tout en y mêlant un enseignement philosophique. Cependant, étant le troisième fils j’ai toujours souffert du manque de considération que me portait ma famille. Tout ce que je faisais aussi héroïque était-ce, ce n’était rien face à ce qu’accomplissaient mes deux frères. J’aurais pu abattre un Kraken, ce n’aurait pas été suffisant aux yeux de mon père. Très brillants, mes frères ont très vite commandé leurs propres trirèmes, le sens stratégique aigüe de mon frère ainé le prédisposait à devenir amiral et le charisme et le sens du commandement de mon second frère le mènerait à seconder mon frère ainé. Je n’ai jamais été excellent en stratégie, je préférais sécher les cours et aller voir travailler les artisans et ingénieurs maritimes, pour moi les hommes s’adaptent à leur navire et ce n’est pas le navire qui s’adapte aux hommes. J’ai toujours aimé arpenter les ateliers, étudier comment le navire était fait et m’extasier devant tant d’ingéniosité. Lors de mes premières sorties en mer j’étais avide de montrer ma valeur et d’en découdre c’est pourquoi aujourd’hui encore je ne suis pas un excellent meneur d’hommes. J’ai été préparé dans le but de faire un lieutenant d’abordage, père ne me voulant pas capitaine avait décidé de me faire suivre un entraînement militaire intensif pour que je devienne un commandant de troupes de marines. Les hommes m’obéissent car par mes actes je m’attire leur respect, et non parce que je sais leur parler. De même, lors de ma jeunesse j’ai toujours manqué de sens stratégique, je ne connais que sommairement la stratégie navale. Mais je compense en comprenant parfaitement la manière dont un navire se manie. Je sais ressentir la mer et le comportement d’un navire n’a pas de secret pour moi, le navire n’est qu’une extension de mon âme.

Dès ma naissance ma vie a été placé sous la bienveillance de Poséidon, je me suis toujours illustré en son nom car il a su me préserver des tempêtes et me permet de lire les mouvements de la mer. Poséidon es mon dieu, je crois en lui et il m’aide quand je suis dans le besoin. On dit que tous les membres de ma famille sont protégés ainsi car jadis un de mes ancêtres a aidé Poséidon en sauvant l’un de ses fils, Triton. Je ne sais pas si c’est vrai, mais dans tous les cas je porte toute ma foi envers ce dieu qui est comme un ange gardien pour moi. C’est pourquoi je pleure doublement la perte du Poséidon, perdre mon navire de cette manière me rend ivre de rage et de tristesse, rage envers moi-même qui n’ai su diriger ce combat de la bonne manière. La perte de mon navire détournera t’elle le regard de Poséidon de moi ? Je n’espère pas car j’aurais alors tout perdu…

Mais cette tristesse attise mes pensées et tout d’un coup mes souvenirs affluent et je me souviens cette guerre atroce contre ces chiens de Sparte (que leur âme ne trouve jamais le repos). J’étais jeune et soucieux de faire mes preuves, j’étais de tous les abordages, de tous les combats. J’ai écrit le peu de réputation que j’avais dans le sang. Je me suis battu de toutes mes forces pour atteindre le niveau que j’ai aujourd’hui et j’ai même réussi à me faire respecter par les vétérans. C’est alors que la guerre a éclatée, sanglante et barbare, la pitié n’avait pas sa place. Je commandais un navire léger et rapide pour aller faire des raids en territoires ennemis. Je dirigeais mes hommes dans le but de semer la panique et j’ai toujours suivi les règles de pitié et épargné les hommes qui se rendaient. Je me souviens encore de l’exaltation des combats, jamais je ne me suis senti autant vivant.

Mais un jour tout s’arrêta. Lorsque je suis rentré d’un raid les visages étaient fermés et tous détournaient leurs regards du mien, c’est alors que j’ai appris la nouvelle : mon frère aîné s’était fait tué et comble de l’infortune son cadavre avait été précipité volontairement par-dessus-bord, jamais il ne trouverait le repos…

Alors que mon père pleurait à peine et désignais mon second frère pour le remplacer, je ravalais mes larmes de haine et de rage je partis à destination de Nikolos petit village éloigné des zones de combat où résidait la famille du capitaine assassin de mon frère. J’étais décidé à lui faire payer son acte au centuple. Le massacre fut effrayant, dans ma rage j’ai ordonné que tout le village soit passé au fer, j’oubliais toutes les règles de courtoisie et de pitié, mon seul but était la vengeance froide et cruelle. J’ai moi-même occis le fils du capitaine, il avait douze ans et tentait de protéger sa famille… le niais. J’ai joué avec lui avant de lui transpercer le ventre et de le laisser mourir lentement en voyant sa maison brûler et ses gens se faire massacrer. Je regrette et je prie les dieux de me pardonner chaque jour. On m’a dit que quand le capitaine était revenu, il avait juré de me faire manger mon cœur…

La guerre s’est bien vite terminée et étant l’ennemi juré d’un capitaine spartiate puissant j’ai préféré quitter la Cité pour me faire un nom et oublier tous ces événements. L’idée de me battre contre ce capitaine ne m’effraie pas mais les conséquences qui pourraient survenir contre ma famille ou la Cité ne méritent pas que je prenne le risque. Peut être que lorsque la colonie se sera bien établie j’irai le voir et nous réglerons nos différends par un combat.

Je vis désormais dans le but de faire connaître mon nom à tout le monde connu. Peu m’importe que mon nom soit chanté ou haï, il deviendra éternel je le jure ! Et ce jour là mon père comprendra son erreur de m’avoir délaissé.

Je jette un dernier regard sur la plage et m’en vais rejoindre mes hommes. Mon destin m’attend.

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