Pourtant, un être énigmatique parcourait le monde nonchalamment, sans se soucier des nouveaux maux qui affectaient les humains. Une jeune fille sans nom, innocente, trop belle pour être mortelle.
Artémis et Athéna la découvrirent lors d’une partie de chasse en forêt. Artémis crut rencontrer une Nymphe (un esprit de la Nature prenant l’apparence d’une jeune fille) égarée. Elle lui proposa de prendre demeure dans une forêt proche de la Cité d’Argos, où la présence d’une divinité protectrice serait la bienvenue.
Athéna fut troublée par le visage de la jeune nymphe. Elle vint lui rendre souvent visite afin de s’en faire une amie, et finit par comprendre pourquoi son visage lui semblait si familier. Elle ne pouvait être que la fille de Zeus et de Pandore.
Les dieux avaient fait de Pandore la plus belle femme du monde pour être un cadeau digne d’un Titan. De là, il n’était pas étonnant que Zeus lui ait fait la cour et l’ait honorée en secret.
Athéna comprit également quelle était sa nature profonde. Alors que Pandore était « celle qui a reçu tous les dons », l’existence de cette jeune fille rétablissait l’équilibre. Elle était « celle qui restitue tous les dons ».
En sa présence, les mortels voyaient leur potentiel amplifiés. Les dons, qualités, et traits de caractères cachés en chacun se dévoilaient lorsqu’elle était présente. Les hommes aux cœurs purs devenaient des héros, les hommes corrompus des monstres.
Athéna donna un nom à la jeune déesse : Actaée, soit « celle qui guide des actes ».
Comprenant que son existence serait vue comme un danger pour certains dieux, Athéna demanda à Actaée de rester dans sa forêt et d’éviter tout contact avec les hommes.
Actaée vécu ainsi paisiblement, cachée de tous pendant près de cinq siècles.
Mais un jour, elle rencontra deux humains nommés Sylas et Parménion. Chez l’un, elle fit naître l’Amour, chez l’autre, la Haine.