Luis Paulson

La gazette de Small Town

Samedi 24 octobre 2009, par Pierre // Projet Pandore

 Le Daily Baltimore

Edition du samedi 15 février 2021

Un jeune joueur de baseball mutant prend feu sur le terrain

Hier soir lors de la rencontre attendu entre les Tigers de Norfolk et les Daulphins de Baltimore pour le championnat d’état inter-facultés, le jeune lanceur prometteur des Daulphins Luis Paulson s’est littéralement enflammé sous le coup de la colère, après une agression sur un membre de son équipe.

« Cet enfoiré de Vince Vaught a frappé Paul à la tête avec sa batte, il est tombé par terre et il bougeait plus. On a tous eu très peur mais Luis… Luis est devenu fou, il s’est mis à hurler et il… il s’est enflammé… » Le batteur Bruce Finley est encore sous le choque, tandis que l’un de ses amis, Paul Dillan est dans le coma après le coup qu’il a reçu à la tête, un autre de ses coéquipier, le sans histoire Luis Paulson a révélé à tous sa nature véritable. Le Tiger Francis Clifford était aux premières loges : « J’étais pas loin du mutant quand il s’est enflammé, une dizaine de mètres au maximum. Au début je regardais vers le joueur au sol, mais l’autre s’est mis à hurler, alors j’ai tourné la tête, et j’ai vu qu’il y avait de la fumée autour de lui. Il s’est mis à courir comme un fou en direction de Vince, et pendant qu’il courait ses vêtements ont pris feu, mais pas seulement ses vêtements, lui aussi. Je vous mens pas, tout le monde l’a vu ! » Pris sous le feu de la colère, Luis Paulson s’est précipité sur Vince Vaught et l’a frappé au visage, celui-ci est tombé au sol, tandis que la torche humaine continuait de le frapper. Les conséquences auraient put être terrible sans l’intervention in-extremis de l’entraîneur des Daulphin Bradley Ducks (qui a refusé de s’exprimer dans ces pages). Il est parvenu à calmer le jeune Luis à temps, en se plaçant devant lui et en lui parlant selon les témoignages nombreux.

Les jours de Vince Vaught ne sont pas en danger mais des brûlures au deuxième degré lui parsèment plusieurs parties du corps. Tandis que ses vêtements ont fini de se consumer, le mutant s’est éteint sous les yeux abasourdis de la foule des 2000 personnes réunies au stade « Satchel Paige » de Baltimore. Veronica White est la maman d’une trompettiste de l’orchestre, elle était dans le public : « Le mutant s’est éteint après sa folie meurtrière grâce au courage du coach Ducks, mais il s’est retrouvé nue devant des centaines de jeune filles et d’enfants, il ne lui restait plus que son casque sur la tête, c’était vraiment inconvenant ! » On peut se demander comment un jeune mutant a pu rentrer dans l’équipe de Baseball de son université sans que quiconque ne s’aperçoive de son anormalité. Dés à présent, de nombreux regards se tournent vers le coach Ducks dont la réaction extrêmement rapide éveille les soupçons de la police. Etait-il au courant que son équipe abritait un mutant dangereux ? En tout cas, pour tous les joueurs des Daulphins interrogés, cet évènement a été une mauvaise surprise. « Luis est un excellent coéquipier, et un grand joueur en puissance. Si il a agit comme ça c’est parce que Paul a été gravement blessé. Si j’avais été un mutant, j’aurais fait pareil ! » Déclare sans fléchir le capitaine de l’équipe Tom Barkley. Mais qui est vraiment Luis Paulson ? Décrit par certains comme un ami fidèle, un garçon courageux et volontaire, et par d’autre comme un jeune homme impulsif au passé de voyou, les versions différent sur la personnalité de ce joueur qui figure parmi les jeunes espoirs de la région. Fils d’un père immigré portoricain, et d’une mère américaine décédée, il aurait selon la rumeur gardé le nom de sa mère, « Paulson », pour une meilleure intégration. Ses qualités de lanceur dans l’équipe de son lycée lui avaient permis d’obtenir une bourse pour entrer à la faculté de Boston, mais nul doute qu’après les évènements d’hier, Luis peut dire au revoir à sa bourse, à la faculté, et à toute chance de réintégrer un jour une équipe de Baseball. Mais à l’heure actuelle, ce sont les probables poursuites qui doivent inquiéter le jeune joueur. Au-delà du cas de Luis Paulson, Cette affaire vient relancer le débat sur le fichage et la mise en « espaces sécurisés » des mutants dans notre pays.

 La Voix de la Rue

Edition du 7 janvier 2025

Un mutant sauve une demoiselle en détresse

Perchée sur les talons d’une célèbre marque de chaussure, et tirée à quatre épingles, la belle jeune femme qui se tient devant moi n’est autre que la fille du célèbre Bill Logan, le propriétaire de Logan Pharmaceutique. Jennifer de son prénom n’a pas froid aux yeux, après être entrée dans mon bureau sans taper à la porte, elle m’interpelle : « Vous devez écrire un article ! » Un peu surpris, je lui propose de s’asseoir et lui demande ce qu’elle attend de moi. « Je suis allée voir les journaux sérieux mais ils refusent de parler de mon histoire, vous devez faire quelque chose. » me répond-t-elle. Par « journaux sérieux », Jennifer entend les médias alignés qui mentent au peuple et asservissent les esprits, que vous connaissez tous, vous, lecteurs de La Voie de la Rue. Après que la jeune femme se soit calmée, elle finit par m’expliquer son histoire. « Je rentrais d’une soirée de gala pour la nouvelle année dans le centre, j’avais congédié mon chauffeur car j’avais envie de marcher, mais je n’avais pas réalisé combien les rue d’Actapolis sont dangereuses la nuit. Je marchais vite et des inconnus m’adressaient des paroles déplacées, j’avais peur et j’avais froid. Tout à coup, des voyous s’en sont pris à moi, ils étaient quatre et sont sortis d’une ruelle sombre. L’un d’eux m’a attrapée et m’a tirée dans la ruelle, j’ai hurlé mais personne n’a entendu ou n’a voulu entendre. Ils m’ont arraché mon sac, et un autre m’a frappé, je suis tombé au sol, et l’un d’eux s’est approché en ouvrant sa braguette. Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie. Mais soudain, un homme est arrivé (…), je le voyais mal parce que mes yeux étaient mouillés de larmes. (…) Il leur a crié d’arrêter, et ils ont ricané. Mais tout à coup, l’homme s’est transformé en une flamme, c’est comme si Dieu l’avait envoyé pour me sauver, une flamme divine ! (…) Quand ils ont vu ça, les quatre monstres sont partis en courant, celui qui tenait mon sac l’a même lâché ! L’homme s’est alors arrêté de brûler, ses vêtements étaient partis en fumée, et seul demeurait son corps nue, comme celui d’un ange. Il m’a dit : « N’ayez pas peur », il m’a soulevée de terre et m’a emmenée jusqu’à une ambulance garée deux rues plus loin. Une fois dans le camion, il m’a expliqué qu’il était ambulancier. Une autre ambulancière est arrivée et elle lui a demandé pourquoi il était nu, je lui ai expliqué qu’il m’avait sauvée, puis ils m’ont amenée à l’hôpital. » Lorsqu’on lui demande si elle a été sauvée par un mutant, Jennifer Logan répond qu’elle préfère l’appeler « ange de la nuit ». Alors je lui demande comment il s’appelle, et elle me répond qu’il souhaite rester anonyme. Je veux le rencontrer mais l’homme mystérieux ne veut selon elle pas que l’affaire soit rendue publique. « Je ne peux pas accepter qu’un tel acte de bravoure ne soit pas connu de tous, mais il a été très insistant, il ne veut pas être reconnu » m’assure-t-elle. Après une longue discussion, et l’assurance de ne pas divulguer le nom de son mystérieux sauveur, j’obtiens de Jennifer qu’elle m’emmène à sa rencontre. Une heure plus tard, nous sommes sur le seuil d’un appartement insalubre, dans un quartier pauvre de la ville. Jennifer tape à la porte en me disant « Je sais qu’il n’est pas de garde, je l’ai appelé hier. » Bientôt, un grand brun ténébreux ouvre la porte, l’air surpris. Il est moins impressionnant que ce que j’avais imaginé avec ses cheveux décoiffés et une barbe de trois jours. Il a de profonds cernes sous les yeux et porte des vêtements d’intérieur, nous l’avons probablement réveillé. En m’apercevant, il réagit de façon très vive : « Je t’avais dit non Jennifer ! Arrête de penser que tu peux choisir à la place des gens, ce n’est pas parce que ton père est riche que tu peux faire ce que tu veux. » S’ensuit une semonce de reproche à laquelle je tente de mettre fin, en calmant le jeune homme. Mais celui-ci est très remonté et il me faut au moins une heure de négociation pour y parvenir. Je parviens à le convaincre que je ne révélerai pas son identité, et qu’il peut me faire confiance. Il m’avoue avoir déjà eu des problèmes avec les médias ce qui explique sa réaction mais fini tout de même par nous laisser entrer. Je lui explique que La voix de la Rue n’est pas un journal comme les autres, et que nous refusons d’avaler les salades que balance le gouvernement et les médias alignés sur les mutants. J’insiste sur le fait qu’il est important de changer la vision que les gens ont des mutants. Installés sur des vieux fauteuils, je finis par gagner sa confiance, et il accepte de me raconter sa version des faits. Avec la modestie dont font preuve les vrai héros, il raconte : « On était en intervention dans le centre de la ville, c’est un endroit très riche, mais la nuit, c’est mal fréquenté, donc ma collègue, et moi, on était à l’affut. On venait de déposer une vieille dame chez elle lorsque j’ai entendu les hurlements d’une femme, et des rires d’hommes ivres. J’ai dit à Monica de rester dans le camion, et je suis allé voir. Je suis tombé né à né avec les quatre types, et derrière eux, il y avait Jennifer. Je leur ai dit d’arrêter mais ils ont rigolé. Là je me suis senti un peu stupide, si l’un d’eux avait eux un flingue, je serais surement mort à l’heure actuelle. Alors j’ai fait la première chose qui m’est passée par la tête, je me suis enflammé… Ensuite, ça s’est passé comme d’habitude quand je m’enflamme : Ils sont partis en courant. Mais j’ai quand même eu sacrément de chance que ça marche aussi bien. » Vous êtes vous souvent « enflammé » ? Lui ai-je demandé, mais il est resté allusif sur la réponse : « Pas vraiment… qu’en cas d’urgence, ou quand j’étais trop en colère. » Vous êtes conscient d’être un héros ? Il a ri et m’a répondu que je m’étais trompé d’étage. C’est alors que Jennifer Logan a insisté : « Mais si, tu es un héros ! » Et croyez-moi cher lecteurs, sur ce point je suis d’accord avec elle. Je sais reconnaître un vrai héros quand j’en vois un ! Sous ses cheveux décoiffés et derrière ses cernes, j’ai pu distinguer dans ses yeux verts quelque chose de trop rare de nos jours : du courage, et de l’espoir. Alors n’oubliez pas, mes lecteurs éclairés, que « l’Ange de la nuit veille sur Actapolis, et que si un jour vous êtes en danger, criez à l’aide, car l’ambulancier de la justice sera peut-être plus près que vous ne le pensez.

Le Veilleur.

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