Chapitre 2

Le premier Hybris

Samedi 2 mai 2009, par Pierre // Roman - Legende d’Actaée

Il y a de cela vingt ans, je me trouvais en Grèce à Athènes, où j’écrivais des tragédies, et des comédies. J’avais un peu de succès même si d’autres en avaient plus que moi, et je gagnais ma vie comme ça. J’avais également hérité de la fortune de mon père et donc, je n’ai jamais eu de problème d’argent. Mais ce que j’aimais par-dessus tout, c’était les récits d’aventure, et le travail de conteur. On m’avait parlé de Sylas fils d’Acrilène, de son sacrifice pour Actaée et de la déclaration d’amour qu’il lui avait faite. J’avais aussi entendu parler du talent militaire d’Hector, et la façon dont il avait défait les pirates. Et aussi de Doros le caractériel, de Nilmar l’insondable, et d’Alyone le roi déchu. Tous ces hommes me semblaient être des héros dignes d’intérêt et j’avais donc recueilli sur eux le plus d’informations possible. Mais je dois avouer que Sylas m’intriguait plus que les autres. Un jeune paysan qui décide de devenir un héros pour obtenir l’amour d’une déesse, je trouvais cela incroyable. On m’avait parlé de son charisme, de son courage, et cela m’avait donné envie d’en savoir plus.

Créos le conteur, discutant avec le jeune Mercure

  Sommaire  

« Ta vie s’achève ici, monstre ! » déclama Sylas le cœur empli de fierté.

Le vieux sanglier ne comprenait pas ce que disait le garçon. Jadis, il aurait fui. Mais ses articulations étaient désormais douloureuses, et il préféra attendre que le danger se précise. Le jeune humain faisait tournoyer une longue lanière de cuir et l’animal, fasciné, ne pouvait s’empêcher de la suivre du regard. Le mouvement s’arrêta brusquement. Un claquement se fit entendre, et le sanglier n’eu que le temps de voir fondre sur lui un projectile arrondi, avant de ressentir une terrible douleur à l’œil droit. L’animal poussa un hurlement rauque. Son corps convulsa et ses pieds se mirent à gratter le sol. Il ferma son œil blessé, et se mit à claquer des dents et à grogner de colère. Son œil gauche pouvait voir l’humain qui faisait de nouveau tournoyer sa lanière. Mais cette fois le garçon reculait. L’animal y vit une marque d’appréhension, un signe de faiblesse. Tout sentiment de fierté disparut dans le cœur du garçon lorsque le sanglier chargea.

 ***

« Stupide animal ! » pesta Sylas.

A force de vivre en solitaire depuis tant de mois, le jeune homme avait contracté la mauvaise habitude de parler tout seul. Il s’en rendait compte, mais ne s’en préoccupait guère. Après tout, n’était-ce pas avec son éloquence qu’il parvenait à séduire les femmes ?

Le garçon eu soudain terriblement mal au ventre. C’était une manière pour son estomac de se venger pour ne pas avoir été rempli au cours des trois derniers jours. Pour apaiser quelque peu la douleur, Sylas se plia en deux, puis s’assis. Le contact du sol avec son postérieur ne fut pas non plus très agréable, en raison des multiples contusions occasionnées par le suidé. Pour se réconforter, Sylas se dit que l’animal devait connaître des maux d’estomac semblables après avoir dévoré sa fronde. Mais il pensa aussi que sans son arme, il n’avait plus aucun moyen de chasser.

« Hé bien, je n’ai plus qu’à retourner à la Cité ! » dit Sylas à haute voix.

La civilisation n’avait rien de désagréable pour Sylas : pour peu qu’il lui restait quelques pièces, il allait pouvoir remplir son estomac, dormir dans un lit, et s’amuser au quartier des maisons closes. Mais depuis qu’il avait entraperçu la femme de ses rêves, quatre ans auparavant, il ne voulait plus s’absenter de la forêt. Cette femme était devenu pour lui une obsession, et plus rien d’autre ne comptait à ses yeux.

Le moment de sa rencontre il se l’était remémoré des milliers de fois, et chaque soir, il se concentrait pour tenter de la revivre dans ses rêves. Et puisqu’il était assis là à ne rien faire, Sylas allait se laisser rêvasser un peu.

Il se revit à treize printemps...

 ***

Toute la journée durant, il avait aidé son père à élaguer les vignes. Désormais, il profitait de la douceur du soir pour vadrouiller dans les bois. Le jour commençait à descendre, mais Sylas avait l’habitude d’attendre le dernier moment pour rentrer. C’est alors qu’il entendit au loin une douce voix de femme fredonner un air mélodieux.

Charmé par le chant, il s’approcha de sa source. Plus il se rapprochait, et plus il se sentait envoûté. Sylas parvint jusqu’à un petit étang. La voix résonnait intensément dans le cœur de Sylas, et tout son corps en était enivré. C’est là qu’il la vit. Une femme d’une beauté telle que chacun de ses mouvements était une flatterie pour les dieux. Elle se baignait, et absorbée dans sa chanson, n’avait pas vu le garçon. Sa longue chevelure était blonde, avec des reflets plus sombres, et sous cette masse bouclée dépassaient de petites oreilles ornées de pendentifs argentés. Sylas ne la voyait que de dos, mais ses courbes étaient si parfaites qu’il en était hypnotisé. A aucun moment il ne pensa avoir affaire à une mortelle.

La chanson fut terminée, et la déesse sortit de l’eau, à l’opposé de là où se cachait Sylas. Ses mouvements avaient quelque chose de magique : l’eau n’était pas troublée à son passage, et ses pieds semblaient à peine effleurer le sol, n’y laissant aucune trace. La déesse ramassa un fin chiton blanc et argenté, qu’elle revêtit d’un geste gracieux. Sylas ne fut même pas déçu qu’elle s’habilla, car une élégance nouvelle émanait alors d’elle. Après un certain temps, elle disparut dans la forêt, mais Sylas ne la suivit pas. Il se trouvait incapable de faire le moindre geste, et ce pendant près d’une heure après son départ…

Quand Sylas se laissait aller dans ses pensées, c’était toujours à ce moment là qu’il émergeait. La fin était déplaisante, car il s’en voulait de ne pas lui avoir parlé, de l’avoir laissé filer sans savoir où.

Son ami d’enfance, Nestor, essaya bien des fois de le consoler. Il lui expliqua qu’il s’agissait peut être d’une nymphe ou d’une déesse, et que dans ce cas il avait eu de la chance d’être resté inaperçu. Il lui raconta le mythe d’Actaon, qui avait surpris Artémis dans son bain : la déesse de la chasse l’avait transformé en cerf et fait déchiqueter par ses chiens.

Cette histoire ne réconfortait nullement Sylas…

 ***

Trop éreinté pour reprendre le chemin de la ville, Sylas installa son petit campement pour la nuit. Pour cela, il noua les deux extrémités de sa cape à deux arbres rapprochés, et coinça les deux autres bouts sous deux grosses pierres. Le tout formait une minuscule moitié de tente, qui lui permettait de s’abriter quelque peu des intempéries. En revanche, l’installation était d’une grande fragilité, susceptible d’être défaite au premier coup de vent. Sylas priait tout les soirs le dieu du vent, Eole, pour que cela n’arrive pas. Et comme il s’était réveillé la nuit dernière pour refaire sa tente, la prière de ce soir était accompagnée de quelques protestations. Sylas avait ensuite l’habitude de recueillir un peu de mousse et de la répartir sur le sol, pour être allongé de manière plus confortable. Mais ce soir, il avait été rattrapé par la nuit et il ne voulait pas s’éloigner dans le noir. Il se contenta de chercher à tâtons près des arbres, et arracha un peu de verdure qu’il posa au niveau de sa tête.

« De toute façon c’est une mauvaise journée, autant qu’elle se termine au plus vite » dit il.

Sylas s’allongea sur le côté et ferma les yeux. Sa position était inconfortable, mais chaque fois qu’il tentait de bouger, les bleus qui lui recouvraient le corps le rappelaient à l’ordre. Il s’efforça donc de rester immobile. Cela n’empêchait pas son ventre de s’agiter, gargouillant et se contractant douloureusement. Mais Sylas avait un moyen imparable pour se calmer et s’endormir : il pensait aux femmes.

Il pensait tous les soirs à sa déesse, mais depuis quelques temps, il pouvait aussi se remémorer des conquêtes parmi les femmes de la région. Sylas avait beau être désespérément amoureux de sa nymphe, il ne voulait pas, s’il la retrouvait, se montrer maladroit avec elle. Ce prétexte lui permettait de séduire toutes les femmes qu’il rencontrait sur son passage, au risque d’être mis à mort par les pères et les maris. Il se rappela alors que le sanglier n’était pas le seul en cause dans ses blessures, car se rajoutaient les coups de pied du vieux Tobias. Sylas sombra petit à petit dans les bras de Morphée et rêva justement à cet événement…

 ***

Une semaine avant sa chasse au sanglier, Sylas s’était rendu à la propriété de Tobias, et s’était mêlé aux esclaves qui travaillaient les champs. Cela fut une opération relativement facile, il lui suffisait d’imiter les autres et de bredouiller des mots étranges. Sylas avait depuis longtemps remarqué que non seulement les barbares ne parlaient pas grec, mais que souvent ils ne se comprenaient même pas entre eux. Certains propriétaires ne prenaient que des ouvriers d’origines différentes pour éviter qu’ils ne passent leur temps à bavarder, et Tobias faisait partie de ceux-là. De plus, la seule chose que les propriétaires surveillaient était la finition du travail en fin de journée, les esclaves n’étant jamais surveillés – où auraient-ils bien pu aller ? Ainsi, Sylas pu facilement fausser compagnie à ses compagnons lorsqu’il aperçut Belen. En bonne épouse, elle allait chercher de l’eau à la rivière avant le repas du soir.

Belen allait sur ses seize ans. Tobias aurait préféré épouser sa sœur ainée, mais le père de Belen lui avait interdit de prendre l’une quelconque de ses filles avant d’avoir accompli la totalité de son service militaire. Au retour de Tobias, l’ainée était mariée, la seconde fille décédée, et il dû se contenter de la cadette. Pour autant il ne fut pas longtemps contrarié, car en trois années son épouse impubère se transforma en une ravissante jeune fille, qui attira la jalousie de tout le village, et la convoitise de Sylas.

Sylas retrouva Belen, alors qu’elle était penchée au dessus de l’eau pour remplir sa cruche. Il fut ravi de la trouver dans cette position, qui lui permettait de lorgner sur sa jolie poitrine. Belen entendit du bruit à côté d’elle, et chercha du regard jusqu’à trouver Sylas. Elle observa attentivement le jeune homme : il semblait avoir le même âge qu’elle, mais avait une prestance d’homme. Les cheveux châtains, la peau matte, et de splendides yeux verts. Bien trop beau garçon pour travailler à la ferme…

« Es-tu l’amant de mon mari ? » demanda-t-elle d’une voix rauque et sifflante.

« Point du tout. » répondit Sylas avec un sourire. « Je ne pouvais m’empêcher de t’observer. Tu es ravissante. Et j’étais en train de me demander si tes mains étaient aussi douces que ta voix ».

Sylas s’approcha. Belen se releva, effarouchée. Elle hésita, eut un mouvement de recul, mais Sylas fut trop vite sur elle. Il prit l’une de ses mains, elle était douce et fraiche. Il la posa sur son torse, et inclina la tête pour regarder la jeune fille dans les yeux. Belen ne savait si elle devait résister, et Sylas ne lui laissait pas le temps de réfléchir. Comme ensorcelée, elle caressa le torse du jeune homme. Sylas sentit comme des lames de rasoir lui entailler la chair, et il frémit de plaisir. Il posa une main sur sa joue, et sentit une peau rugueuse, presque reptilienne.

« J’avais raison, tu es si douce… maintenant, j’ai envie de goûter tes lèvres » lui dit-il en approchant son visage.

« Je ne… » Protesta-t-elle vainement.

Sylas embrassa Belen fougueusement. Elle se défendit un instant, le repoussant vainement de ses petits bras, et participant par là à son excitation. Finalement, elle renonça et s’abandonna dans ses bras. Elle l’embrassa elle aussi, et lui caressa le corps, sentant son torse, ses épaules, ses bras... Sylas eu l’impression que des griffes se plantaient dans son ventre, tandis que ses bras se couvraient d’égratignures. Il arrêta de l’embrasser pour la contempler un instant.

« Tu es belle… » Commença Sylas. Il chercha un instant le nom de sa conquête, mais ne le connaissait pas. Qu’importe, pensa-t-il. Il l’embrassa de nouveau, tandis que des griffes commençaient à enserrer son cou.

« J’ai envie de toi. » lui souffla-t-il dans l’oreille. Puis il écarta légèrement son visage pour lire la réponse dans les yeux de la belle. Du sang semblait s’en écouler.

« Je pourrais arracher tes yeux et dévorer tes entrailles » répondit-elle.

 ***

Sylas sursauta en hurlant. Il eu une convulsion de répulsion, et frappa dans le noir. Son bras se heurta violemment à une peau rêche, et l’animal qui était accroché à son ventre et à son cou fut projeté contre la toile qui faisait office de tente.

Sylas eu un frisson qui mêlait dégoût et terreur. Il tâta frénétiquement son corps à la recherche d’autres créatures accrochées à lui, et se rendit compte qu’il était maculé de griffures et de sang. Son cauchemar avait été atroce, mais la réalité était pire encore…

Sylas chercha autour de lui où était la chose qui l’avait attaqué, quand une voix rauque et stridente se fit entendre sur sa droite : « As-tu idée du crime que tu as commis ? »

Sylas se tourna vers ce qui lui parlait, mais il ne parvenait pas à distinguer ses traits. La voix ressemblait vaguement à celle d’une très vieille femme, mais s’accompagnait de sonorités inhumaines.

« Qui es là !? Je n’ai pas peur de vous ! » Mentit Sylas.

« Je suis venue venger la femme que tu as déshonoré » siffla la voix.

« La… la femme de Tob… » Commença Sylas.

« Belen ! » Hurla la voix. « Tu ne connais même pas le nom de la femme que tu as séduite ! »

Sylas fixait la créature, tandis que ses mains cherchaient en vain une arme pour se protéger. Je n’ai même plus de fronde, pensa-t-il. Son cœur battait à éclater dans sa poitrine.

Tout en s’approchant, la créature continuait de discourir : « Elle a reçu une correction, mais son mari a été faible, il ne l’a pas mise à mort. »

La créature sortit de l’ombre, et avança suffisamment près pour que Sylas puisse la distinguer malgré l’obscurité. Elle mesurait un peu plus d’un mètre, et avait un ignoble corps d’oiseau, sur lequel semblaient accrochés de minuscules bras qui se terminaient par de longs doigts crochus. Le plus troublant était son visage. Car sur ce corps abominable et difforme était posée la tête d’une très belle femme. Ce visage était étrangement familier à Sylas… c’était celui de Belen. Elle avait les yeux fermés, tandis que sa bouche continuait de bouger :

« Tobias aurait dû la mettre à mort, vois-tu, car la vengeance est aveugle ! » cria-t-elle.

Le monstre ouvrit subitement les paupières, découvrant en guise d’yeux des orbites vides par lesquelles s’écoulaient un filet de sang. Sylas eu un haut le cœur. Le spectacle lui était insoutenable, et il détourna les yeux.

« Tu… tu es une érynes… n’est-ce pas ? » bredouilla-t-il sans la regarder.

« Je sers Némésis, celle qui donne ce qui est dû » concéda la femme-oiseau. Et elle ajouta : « J’aurais pu t’écorcher dans ton sommeil, mais ma maîtresse a d’autres plans pour toi. Tu es l’instrument d’une autre vengeance. Cela ne m’empêchera pas de venir chaque nuit te mutiler et te tourmenter ! Aujourd’hui tu as blessé un animal, je le venge en te prenant un œil ! »

A ces mots, l’érynes se jeta subitement sur Sylas, lui griffant le cou, et ouvrant grand sa gueule pour lui mordre le visage. Sylas stoppa la femme-oiseau en la retenant par la gorge avec une main. De l’autre, il attrapa l’une des lourdes pierres qui servaient à maintenir la toile de sa tente, et l’utilisa pour frapper la créature de toutes ses forces. La pierre cogna violement le monstre à la tête. L’érynes lâcha prise en hurlant et retomba sur le sol.

« Le sanglier ne t’avais pas attendu pour se venger ! » protesta Sylas en brandissant la pierre.

« Mais la vengeance… ne connaît… aucune limite » rétorqua l’éryne en se relevant péniblement. « Je voulais garder le meilleur pour la fin, mais si tu insistes je vengerai Belen ! Je viendrais demain soir t’enfoncer des objets dans le corps ! »

La femme-oiseau tourna le dos à Sylas, et ricana tout en battant des ailes pour prendre son envol.

« Attend voir ! » cria Sylas, qui avait repris courage. Le garçon se jeta sur l’érynes, et l’attrapa par l’une de ses serres avant qu’elle ne décolle. La créature se débattit en poussant des hurlements inhumains, jusqu’à ce que Sylas lui fracasse le dos avec sa lourde pierre. L’érynes s’écrasa sur le sol. Sylas la frappa de nouveau avant qu’elle n’ait le temps de s’enfuir. La créature hurlait d’une voix discordante, qui se transforma en sifflement à mesure qu’elle perdait son souffle. Sylas lui donna encore une dizaine de coups, brisant ses membres, écrasant son crâne, jusqu’à effacer complètement le visage de Belen du monstrueux corps d’oiseau. Ceci fait, il laissa la pierre fichée dans le crâne de l’érynes, et s’assis quelques mètres plus loin.

Sylas se recroquevilla contre un tronc d’arbre. Il ramassa sa cape et l’entoura autour de lui pour se réchauffer. Il reprit péniblement son souffle, et ne quitta pas des yeux le corps de l’érynes, de crainte de la voir se relever. Il savait qu’il avait commis là une faute terrible, imaginant qu’une armée de créatures semblables allaient venir le déchiqueter pour lui faire payer son geste. Mais il esquissa tout de même un sourire : celle-là avait eu ce qu’elle méritait.

Le jeune homme resta éveillé jusqu’au jour. A partir de ce moment seulement, il se sentit un peu en sécurité. Mais la journée s’annonçait pénible : il était blessé, et devait se rendre jusqu’à Argos avant la nuit pour ne plus dormir seul dehors. Le tout avec le ventre vide.

Il empaqueta ses affaires, jetant parfois un regard méfiant du côté de la carcasse de l’érynes. Une idée lui tailladait s’esprit tandis que son ventre gargouillait. Après quelques minutes d’hésitation, il s’agenouilla devant le corps de la créature. Il la titilla avec un petit bâton pour s’assurer qu’elle ne bougea point.

« Quel goût peux-tu avoir ? » demanda-t-il. Après une cuisson très forte, je pourrais imaginer que c’est du poulet, se dit Sylas.

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